Le parallèle était tentant : le Conseil fédéral recourt au droit d’urgence comme le gouvernement français au 49.3. Comparaison n’est pas raison. Le droit de nécessité suisse répond à l’urgence, lorsque le rythme des travaux du Parlement ne peut pas prémunir le pays d’une menace avérée. A contrario, l’article 49.3 de la Constitution française permet au gouvernement de promulguer une loi en dépit des travaux parlementaires. Les questions de légitimité démocratique sont alors d’une autre acuité.
C’est donc le fond, et non la forme, qui rend les décisions du Conseil fédéral inacceptables. Ce dernier n’a rien vu venir, enfermé dans son illusion néolibérale. Après le sauvetage d’UBS en 2008, il n’a amené aucune correction. Pire, il indique qu’aucune mesure de régulation du système bancaire ne sera prise et réussit à expliquer que la Confédération peut soutenir à hauteur de 109 milliards le système bancaire mais qu’il n’y a plus d’argent pour les assurances sociales.
Décidément, le PS a du travail pour orienter la politique suisse vers le bien commun et l’intérêt de la population.