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Qui a peur du grand méchant loup ?

Le retour du loup n’a pas laissé les politiciennes et politiciens indifférent∙e∙s. Interpellations, questions, motions… le Parlement fédéral s’est fait le lieu de nombreuses interventions ces dernières années. Doris Leuthard, ancienne ministre en charge de l’environnement, était contrainte d’aborder la question à presque toutes les sessions. En effet, le loup est réapparu sur le sol suisse au début des années 1990. Un loup qui fait peur, un loup pour lequel une révision du cadre réglementaire s’avérait nécessaire.

Alors que la révision de la loi sur la chasse devait être modérée et permettre de renforcer la coexistence entre l’humain et les animaux sauvages, le texte sorti des débats parlementaires en 2019 n’est pas acceptable. Disons-le clairement : la loi sur la chasse sur laquelle nous allons voter n’est en aucun cas un projet abouti. Au contraire, elle met en péril le dispositif existant de protection des espèces chez les mammifères et les oiseaux sauvages. Ces espèces seraient soumises à une pression plus forte encore.

Mais de quelles espèces, mis à part le loup, parle-t-on ? Des espèces protégées comme le lynx, le castor ou le cygne tuberculé, qui pourraient être ajoutés à la liste des animaux pouvant être régulés, aux côtés du bouquetin et du loup. « Régulés », cela veut dire : tirés et abattus lorsque leur présence dérange. Avec la nouvelle loi, ils pourraient être abattus avant même d’avoir causé des dommages ou d’être considérés comme un danger, sans même que des mesures de protection raisonnables aient été prises au préalable.

La peur du loup n’a rien de nouveau. Pour faire face aux problèmes que pourraient provoquer les loups, des solutions efficaces existent déjà, par exemple la protection des moutons et autres animaux d’élevage. Il est déjà possible de décimer sélectivement des meutes.

Cette peur n’est pourtant pas justifiée, car rappelons-le : le retour du loup n’a jamais été une menace pour les habitantes et les habitants de notre pays.

Au contraire, le retour d’espèces animales indigènes a de réels effets positifs sur notre nature, nos écosystèmes. Les aménagements des castors créent de nouveaux habitats pour la faune locale (poissons et oiseaux, par exemple). La présence de lynx et de loups permet de réduire la multiplication incontrôlée des ongulés tels que cerfs et sangliers, dont les dégâts dans les forêts ou les champs et pâturages sont bien connus. Ces espèces participent en fait à l’équilibre naturel. C’est pourquoi toutes les organisations environnementales et de protection des animaux, la société forestière suisse ainsi que de nombreux forestiers, chasseurs et professionnels de la faune sauvage disent clairement Non à cette loi.

De plus, par cette loi révisée, les cantons pourraient ordonner eux-mêmes de décimer des animaux protégés alors qu’actuellement il faut l’assentiment de la Confédération. Ainsi, l’existence de ces animaux dépendrait de leur localisation et des politiques cantonales : comme si les animaux connaissaient les frontières cantonales !

Le référendum a abouti très rapidement : plus de 70 000 signatures ont été recueillies au cours des sept premières semaines de collecte, grâce aux organisations de protection de la nature et aux partis de gauche. Le PSS a soutenu le référendum dès le début. Le 27 septembre, refusons clairement la loi sur la chasse ! Cela permettra d’ouvrir la discussion pour une nouvelle loi qui devra être moderne et, surtout, qui respectera notre nature et nos animaux sauvages.

Qui a peur du grand méchant loup ?

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