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Session spéciale pour situation extraordinaire : le retour du premier pouvoir

Après deux mois de suspension, le Grand Conseil s’est réuni le 5 mai en session spéciale à La Chaux-de-Fonds. Ambiance pesante et particulière, pour deux objectifs principaux : acter formellement le constat de la situation extraordinaire où se trouve notre canton en raison de l’épidémie de Covid-19, permettre aux représentant·e·s du souverain de relayer les préoccupations et interrogations de la population par des questions à l’exécutif.

La députation socialiste a ainsi pu adresser ses condoléances aux familles endeuillées et rendre un hommage soutenu à toutes les personnes qui ont permis à la population neuchâteloise de continuer à vivre malgré tout, en assurant son approvisionnement, sa protection et sa santé. Des remerciements particuliers ont été adressés aux travailleuses et travailleurs dont l’importance vitale est inversement proportionnelle à leurs conditions d’emploi, en particulier dans les métiers des soins, de l’alimentation, de la logistique, du nettoyage et des transports. L’action de toutes les collaboratrices et collaborateurs de l’État en première ligne pour affronter la crise et assurer les prestations essentielles a été saluée. Il s’agira de s’en souvenir une fois la crise passée.

En ces temps difficiles où le monde d’avant est totalement chamboulé, la présence d’un État solide et solidaire est apparue aussi indispensable que vitale. Si les conséquences sociales et économiques d’une crise sans précédent dans notre histoire récente sont encore inconcevables, une chose est sûre : en tant que socialistes, il sera de notre responsabilité d’apporter des solutions concrètes pour la population, en particulier pour les plus fragiles. La crise ne doit pas accroître les inégalités préexistantes. Il est exclu que ce soient les plus faibles et les plus précarisés de notre société qui en paient le prix !

L’État doit disposer de ressources humaines et financières conséquentes non seulement pour faire face aux situations de crise, mais aussi en temps ordinaire, car c’est le seul acteur de la société civile capable d’assurer la protection et la santé de la population de manière égale pour toutes et tous. Notre système économique laisse et délaisse de trop nombreuses personnes au bord du chemin par beau temps, et l’immense majorité de la population lors d’une crise. Certains secteurs de notre société sont d’une telle importance systémique qu’il est irresponsable de les laisser tributaires de la seule logique du marché et de profits privés : santé, eau, énergie, éducation, télécommunications, transports, approvisionnement alimentaire. L’humain doit impérativement être au centre des préoccupations. 

Le constat de situation extraordinaire, une première pour notre République, confie des pouvoirs exceptionnels au Conseil d’État, pour une durée limitée. C’est tout sauf anodin dans une démocratie directe telle que la nôtre. D’où l’absolue nécessité de prendre toutes les précautions voulues et d’apporter un cadre strict, à l’heure de créer des précédents pour l’avenir. Le Conseil d’État a su jusqu’ici faire preuve d’un grand discernement et d’une remarquable gestion de la crise, et nous lui témoignons notre confiance et notre gratitude. Un prochain retour du fonctionnement ordinaire de nos institutions démocratiques est toutefois indispensable. La situation extraordinaire ne peut ni ne doit devenir permanente. La députation socialiste reste attentive et engagée, et porte haut plus que jamais nos valeurs socialistes, de solidarité et d’égalité.

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