Parti Socialiste Neuchâtelois

La hausse des primes d’assurance-maladie est une musique malheureusement récurrente. Si celle annoncée pour 2023 est la troisième plus forte en 20 ans, il est utile de rappeler qu’entre 2001 et 2023, la prime moyenne cantonale adulte (PMC[1]) a augmenté de plus de 120 % ! Cela montre que le système atteint ses limites et que tôt ou tard il s’agira de s’attaquer à une réforme plus fondamentale.

Dans l’immédiat, nous devons prendre les mesures destinées à atténuer le poids des primes pour le budget des ménages. En particulier pour les plus modestes de notre société. La réduction individuelle des primes d’assurance-maladie est un combat de longue date du parti socialiste. À titre plus personnel, j’en ai fait une promesse de campagne et un engagement déterminé dans ma fonction de conseillère d’État.

Le poids des primes d’assurance-maladie a un impact sur le pouvoir d’achat. Mais ce poids peut entraîner d’autres problèmes. Notamment en termes de santé, lorsque pour réduire leurs primes, les personnes optent pour une franchise élevée et renoncent aux soins, faute de disponibilités financières. Sans oublier que les arriérés de caisse maladie constituent la deuxième catégorie de dettes, après les impôts. Quant au contentieux à l’assurance-maladie (règlement des actes de défaut de biens à charge du canton), il a fortement augmenté et atteint près de 20 millions de francs en 2020. Une analyse plus précise des profils des personnes concernées par ce contentieux a permis de mettre en évidence une forte représentation de personnes seules et de couples seuls sans enfants, avec une grande majorité d’assuré∙es présentant des revenus déterminants inférieurs à Fr. 50 000 par an.

 Partant de l’ensemble de ces constats, il est apparu nécessaire d’apporter des rectificatifs au dispositif en place. Des moyens supplémentaires ont été intégrés au budget initial du Conseil d’État, faisant évoluer l’enveloppe totale des subsides à l’assurance-maladie de 135 millions de francs au budget 2022 à 142 millions en 2023[2] Ces moyens ont permis d’augmenter les subsides dans la même proportion que la hausse des primes (couverture de l’intensité) et d’apporter des ajustements au cercle des bénéficiaires ordinaires, permettant potentiellement à 7000 assurés supplémentaires (personnes et couples seuls sans enfants, couples avec 2 enfants) d’obtenir un subside en 2023. Des améliorations rendues possibles grâce à un important travail dans les équipes concernées mais aussi par l’engagement du Conseil d’État. Sans oublier une précieuse amélioration complémentaire de 2 millions apportée par le Grand Conseil, à l’impulsion du groupe socialiste, pour ajuster encore le dispositif ordinaire.

Enfin, nous ne saurions négliger la mesure destinée à soutenir le pouvoir d’achat par un subside complémentaire à l’assurance-maladie. Une mesure proposée par le Conseil d’État dans son paquet « Vie chère » et amendée par le Grand Conseil, là aussi à l’initiative de la gauche.

Au final, ce sont des aides concrètes qui devraient soutenir les personnes et les ménages les plus modestes de notre canton. Et cela peut nous réjouir. 

[1] PMC : prime moyenne de référence définie par l’OFSP, avec la franchise minimale et la couverture du risque accidents.

[2] Pour rappel, les subsides à l’assurance-maladie sont financés pour une part (environ 60 millions) par la Confédération, le solde étant financé via la facture sociale à raison de 60 % pour le canton et 40 % pour les communes.