NO
Article du point
Un demain «comme avant» ou «un peu, beaucoup différent»?

Peu de certitudes et beaucoup d’interrogations… Voilà ce qui m’anime à l’heure où la vie tend à reprendre le cours d’une certaine normalité. Peu de certitudes et beaucoup d’interrogations… Voilà ce qui m’anime à l’heure où la vie tend à reprendre le cours d’une certaine normalité.

Pour paraphraser notre camarade et ministre de la santé Alain Berset, je souhaite un retour à une vie aussi normale que possible, mais aussi différente que nécessaire… ou l’inverse, peut-être?

Tant qu’à formuler un vœu, c’est à l’inverse que j’aspire. Comme plusieurs d’entre vous. Oui, nous sommes nombreuses et nombreux à espérer que la prise de conscience de l’urgence climatique et l’expérience de pandémie constitueront le terreau favorable à un véritable changement de société.

Considéré dans la perspective d’une construction dans les années à venir, cet espoir fait sens. Y croire pour aujourd’hui, immédiatement, relèverait de l’illusion. Parce que la majorité de ceux (je renonce ici volontairement au langage épicène) qui gouvernent le monde semble très peu disposée à changer de modèle. Les mécanismes économiques classiques, qui visent à relancer rapidement l’appareil de production et la consommation, semblent les seuls immédiatement opérationnels. En Suisse, certes, ces actions sont accompagnées d’interventions de l’État d’une ampleur sans précédent, en tout cas depuis la Seconde Guerre mondiale. Des mesures susceptibles de soutenir une partie du « facteur humain » au cœur de cette relance économique. Quant à l’évolution vers une économie plus durable, elle se fait bien discrète dans le train des décisions prises. Force est de constater que le modèle économique qui se dessine au lendemain de la pandémie ressemble furieusement à celui qui l’a précédé.

Une situation inquiétante. Pour la santé de la planète. Pour la santé de la société. Aujourd’hui, au-delà d’une redoutée nouvelle vague de la Covid-19 et des conséquences économiques dont nous ne mesurons pas encore l’ampleur, je crains un renforcement des inégalités. Je crains pour toutes les personnes qui étaient déjà en situation précaire avant la crise, au plan familial, professionnel, économique, social ou de santé. Je crains qu’elles n’aient pas la force de rebondir, qu’elles échappent aux mesures de soutien faute de remplir les critères exigés et qu’elles basculent.

Aujourd’hui plus que jamais, nous voilà au cœur de notre engagement socialiste : se battre pour ne laisser personne au bord du chemin. Et pour y parvenir, oser croire que les rares voix différentes du chœur monocorde des économistes, telles que celle d’un Thomas Piketty, soient enfin écoutées et entendues.

Un demain «comme avant» ou «un peu, beaucoup différent»?

NOUS UTILISONS DES COOKIES

En poursuivant votre navigation sur notre site vous consentez à l’utilisation de cookies. Les cookies nous permettent d'analyser le trafic et d’affiner les contenus mis à votre disposition sur nos supports numériques.