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Un urgent besoin de changer d’air !

C’est un petit pas pour le climat, mais une grande pale pour le Canton de Neuchâtel.

Après des années de discussions, d’oppositions et de réclamations, le projet éolien du Crêt-Meuron pourra avancer. En refusant de donner suite à la pétition « Non à la disparition du Centre nordique », le Grand Conseil a rappelé quelques principes simples, mais essentiels : dans la lutte contre le réchauffement climatique et notre dépendance énergétique, chaque action compte. Chaque avertissement compte. Chaque année compte. Chaque choix compte.

Chaque action compte. Celle que le Canton de Neuchâtel s’apprête à accomplir en concrétisant ce premier parc éolien est imparfaite et ne satisfait de loin pas toutes les parties prenantes du projet (sans même parler des opposants). Il s’agit pourtant du projet éolien le plus avancé que nous avons pour l’instant, et qui nous permettra de nous engager véritablement dans la transition énergétique tant attendue.

Chaque avertissement compte. D’une part, il y a celui des pétitionnaires, selon qui ce projet portera un coup fatal au développement touristique et économique de la région. D’autre part, il y a celui de la planète, qui brûle sous nos pieds. Mais de quoi devons-nous avoir peur : de ne plus pouvoir faire de ski de fond sur quelques kilomètres de piste pendant quelques années ? Ou de ne plus jamais pouvoir faire de ski de fond, lorsque plus un seul flocon ne tombera sur le Crêt-Meuron ?

Chaque année compte. Depuis la votation du 18 mai 2014 qui a confirmé la volonté populaire de modifier la Constitution neuchâteloise en faveur de l’implantation de cinq sites éoliens sur le territoire cantonal, presque dix ans se sont écoulés. Dix années. Or, nous savons que nous ne disposons pas d’une décennie supplémentaire pour inverser la tendance. Pas même de la moitié, si l’on en croit les scientifiques.

Enfin, chaque choix compte. Celui qui a été fait par le Parlement neuchâtelois impliquera sans aucun doute quelques concessions individuelles et collectives. Mais de manière générale, la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique impliqueront nécessairement de revoir nos habitudes et redéfinir notre confort. Car oui : même pour l’éolien, l’aventure commence bien souvent au fond du jardin.

Gageons qu’à présent, les cinq projets d’éoliennes (Crêt-Meuron–Tête de Ran, Mont-Perreux–Le Gurnigel, La Joux-du-Plâne, Mont des Verrières–Montagne de Buttes, Mont de Boveresse) pourront se poursuivre et atteindre, enfin, leur achèvement. Un sursaut s’impose. Notre indépendance énergétique en dépend, tout comme notre contribution, aussi modeste soit-elle, à la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans l’une de ses lettres à son ami le journaliste Joseph Weydemeyer, Karl Marx écrit que le révolutionnaire doit « être capable d’entendre pousser l’herbe ». Le climat et l’énergie sont sans aucun doute appelés à connaître également une révolution. Celle-ci doit être radicale et proposer un nouveau mode de produire et de consommer. Le vent se lève pour l’avenir ! Alors, ne tentons pas seulement de vivre. Essayons aussi d’entendre pousser les éoliennes !

Photo : Unsplash : Nathan Queloz

Un urgent besoin de changer d’air !

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