Article du point
14 juin 2023

Quatre ans après la Grève féministe de 2019, qui a fait descendre plus d’un demi-million de personnes dans la rue, et trente-deux ans après la première Grève féministe, les revendications féministes continuent – malheureusement – d’être nécessaires.

Dans l’histoire des combats politiques et pour les mener à bien, il est toujours utile de faire un état des lieux, d’une part pour s’assurer du bien fondé de nos revendications, d’autre part pour nous tourner vers l’avenir, avec une motivation plus forte que jamais. Premièrement, deux ans de pandémie ont mis en lumière la problématique des violences domestiques, avec de pair l’apparente difficulté de la justice à protéger les femmes de manière durable et sérieuse. Ailleurs dans le monde, à commencer par les États-Unis, le droit à l’avortement est attaqué et démonté, avec l’abrogation de l’arrêt Roe vs Wade. En Iran, les voix des femmes s’élèvent contre le régime patriarcal qui les opprime.

Au niveau de la Suisse, des initiatives venant de l’UDC font également remonter le « débat » sur la question de l’avortement. Et alors que les femmes continuent à être payées environ 20 % de moins que les hommes, la réforme AVS 21, acceptée l’automne passé, augmente l’âge de la retraite pour elles, sans aucune compensation financière ou sociale. Ensuite, la conseillère fédérale Viola Amherd, chargée du DDPS, cherche à introduire la journée d’information sur le service militaire obligatoire pour les femmes, encore une fois indépendamment des inégalités encore présentes. Puis finalement arrive sur la scène politique la thématique du consentement, des agressions sexuelles, tout cela sur fond de révision du droit pénal sexuel. Avec l’idée « seul un oui est un oui », le principe de consentement serait mis au centre lorsqu’il s’agirait de traiter pénalement les agressions sexuelles. Faire avancer la loi n’est pourtant que le début : les victimes restent trop nombreuses, nous avons besoin de pouvoir promettre à la moitié de la population qu’elle sera protégée et qu’elle est entendue, quoi qu’il en coûte.

L’égalité n’est pas atteinte. Il serait de bon ton de ne pas le penser et de ne pas laisser des décisions politiques aller dans ce sens, en promouvant une vision selon laquelle les femmes devraient dès maintenant être traitées de la même manière que les hommes.

Mais, camarades, ce bilan peu joyeux ne doit pas nous démotiver : il doit bien au contraire nous servir de catalyseur pour descendre dans la rue le 14 juin afin d’y faire entendre nos revendications, qui font partie de l’ADN du PS depuis toujours. Il doit nous servir de motivation, afin de lutter dans les parlements et partout ailleurs pour qu’aucun acquis ne soit remis en question, pour que les lois et les mentalités changent, pour créer un monde féministe, veillant au bien-être de chacune et chacun. C’est le plus rapidement possible que le 14 juin doit devenir une journée de fête en l’honneur d’une société libérée de toute discrimination, avec comme pilier principal une égalité de fait.

En demandant du respect, du temps et de l’argent, la grève du 14 juin 2023 s’attaque aux inégalités salariales, à la réduction des rentes et au sexisme sur les lieux de travail ; elle réclame la prise en compte des besoins des familles. Rejoignez-nous dans la rue pour défiler et faire entendre nos voix !

14 juin 2023

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