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Assises de la cohésion sociale : un an… et après ?

Les Assises de la cohésion sociale ont été lancées au printemps 2022[1]. L’objectif ? Se donner un an pour identifier avec le terrain les besoins et les pistes, dans le but de définir un cadre renouvelé aux politiques sociales cantonales. Le 3 mai 2023, les Assises ont été clôturées. La fin d’un processus, mais pas la fin d’une histoire.

Le processus

L’objectif du concept est bien entendu d’obtenir un résultat. Néanmoins, un processus tel que celui des Assises, initié et porté par l’État, est suffisamment inédit pour que l’on s’y arrête.

 Des débats, des discussions et tout un recueil d’expériences réalisés autour de nombreux événements, aux formes multiples, dans toutes les régions du canton : consultation par questionnaire[2] colloque scientifique, séance extraordinaire du Conseil d’État, ateliers réunissant des professionnel∙les, des bénévoles et bénéficiaires de l’action sociale, podcasts, table ronde, deux représentations de théâtre-forum. Un pilotage par une équipe de projet[3], un groupe d’accompagnement[4], un appui scientifique par l’Université de Neuchâtel.

En abordant certaines thématiques autrement, en mettant de l’horizontalité dans la construction de savoirs ou encore en donnant du poids aux expertises externes à celles de l’administration ou des scientifiques, les Assises ont déstabilisé. Intenses, créatives, humaines, sans prétention de perfection, elles ont bousculé. Et initié une dynamique sur laquelle s’appuyer et construire pour la suite.

Les résultats

En croisant le matériel collecté avec les études scientifiques disponibles, le rapport de l’Université (fraîchement finalisé) met en évidence plusieurs enjeux des politiques sociales. En voici très brièvement un aperçu. La multiplicité des acteurs et actrices du dispositif d’aide mais aussi son organisation fragmentée constituent l’un des défis de notre système. L’accès à l’emploi salarié et ses inégalités structurelles persistantes telles que celles liées aux normes dominantes (couleur de peau, genre, handicap, âge…) ou à l’organisation du dispositif (formation, garde des enfants, mobilité…) restent un défi, malgré les stratégies déployées ces dernières années. Au-delà de l’emploi, ce sont bien la protection et la valorisation du « travail », rémunéré ou non, compris dans un sens plus large incluant toutes les activités fournies par des femmes et des hommes, qui représentent un enjeu majeur de cohésion sociale.

La suite

Le rapport de l’Université formule des recommandations. S’il convient d’esquisser parmi elles les priorités politiques, j’évoquerai la mise en place de dispositifs durables permettant une véritable participation des personnes concernées ; des mesures pour faciliter l’accès de la population à l’information et aux prestations existantes ; le développement d’actions visant la reconnaissance du travail non rémunéré : celui fourni par les femmes, celui fourni par les personnes très éloignées du marché de l’emploi.

Des intentions auxquelles il faudra travailler ces prochains mois avec les partenaires internes et externes concernés. Cette suite devrait être précisée dans le cadre d’un rapport du Conseil d’État au Grand Conseil durant l’automne 2023.  

 [1] Voir Le Point, avril 2022.

[2] Plus de 1000 répondant·es dont près de 500 personnes utilisatrices du champ de l’action sociale cantonale.

[3] Composé de personnes internes et externes à l’État.

[4] Constitué des directions des services et des établissements autonomes du DECS

Assises de la cohésion sociale : un an… et après ?

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