NO
Article du point
Baisse d’impôts : à qui profite le crime ?

La classe moyenne… Quel parti n’a jamais prétendu défendre cette catégorie de la population qui représente une forte part des votant·es ? L’UDC insère la « classe moyenne » dans le titre de presque chacun de ses communiqués de presse alors que le Centre s’en proclame régulièrement le champion. Qu’en est-il vraiment ? Un éclairage local de la réalité nous a été donné lors de la session du Grand Conseil de décembre 2023.

Lors de cette séance, le Parlement devait se prononcer sur une proposition du Conseil d’État qui prévoyait une baisse linéaire de 1 % des impôts sur le revenu des personnes physiques pour l’année 2024. En d’autres termes, chaque contribuable verra, durant l’année 2024, le montant de ses impôts baisser de 1 %. (Par exemple, une famille qui payait CHF 1000 d’impôts par mois en paiera désormais 990.) Cette réforme coûtera 9,7 millions de francs aux collectivités publiques.

Le Parti socialiste a toujours été opposé à la distribution de deniers publics au moyen d’« arrosoirs fiscaux ». Il faut sans cesse le rappeler, les baisses fiscales profitent toujours aux plus riches ! La progressivité de l’impôt veut en effet que plus le revenu du contribuable est élevé, plus son taux d’impôt est élevé. Ainsi, logiquement, si les impôts sont diminués d’un pour cent pour tout le monde, les plus hauts revenus se taillent automatiquement la part du lion !

Or, en cette période d’inflation et d’explosion des primes LAMal, sur fond d’attaques contre les droits sociaux par la droite, une part toujours plus grande de la population (de la classe moyenne, donc !) se rapproche des seuils de pauvreté. Les personnes déjà précarisées voient quant à elles leur pouvoir d’achat, déjà insuffisant pour vivre, se réduire encore comme peau de chagrin. Dans une optique socialiste, il est inacceptable de distribuer près de 10 millions de francs surtout aux plus riches alors qu’un renforcement des politiques publiques serait nécessaire dans de nombreux domaines (santé, formation, environnement…).

Le groupe socialiste, sachant que la majorité de droite accepterait de toute façon un cadeau fiscal, a alors proposé une variante : la « correction de la progression à froid ». Une expression technique pour simplement désigner la correction des effets de l’inflation sur le barème fiscal, une méthode qui aurait avantagé les classes moyennes par rapport à la proposition de base.

Le Grand Conseil avait alors le choix entre :

  • le cadeau fiscal du gouvernement, dont les 10 millions profiteraient pour moins de 9 % à la première moitié de la population alors que près de 50 % du montant iraient aux 10 % les plus riches ;
  • notre projet socialiste, favorable aux classes moyennes.

Et c’est là que la majorité bourgeoise (PLR, UDC, VL, Centre) a montré son vrai visage en privilégiant le cadeau aux plus riches, « politique de domiciliation » oblige. C’est en évoquant des raisons publicitaires que ces partis ont préféré distribuer des millions aux revenus les plus hauts plutôt qu’à la majorité de la population dont le pouvoir d’achat s’érode.

Pendant ce temps, notre groupe faisait ajouter au budget 2024 un nouveau renforcement des subsides LAMal pour la population. Qui se bat pour les classes moyennes et pour les plus précaires ? Si l’on dépasse les titres des communiqués de presse et que l’on s’attache aux actes : le PSN !

Baisse d’impôts : à qui profite le crime ?

NOUS UTILISONS DES COOKIES

En poursuivant votre navigation sur notre site vous consentez à l’utilisation de cookies. Les cookies nous permettent d'analyser le trafic et d’affiner les contenus mis à votre disposition sur nos supports numériques.