Parti Socialiste Neuchâtelois

Ah mon salaud !
Le cri du cœur d’une connaissance PLR, croisée quelques jours après le premier tour, qui œuvre pour une entité partenaire avec qui je suis en lien. Ah mon salaud ! J’ai cru comprendre qu’il se disait content de poursuivre la collaboration.

Du coq et d’autres espèces
Après avoir constaté le 23 mars au soir, avec plaisir ou effroi, chacun appréciera, que le futur gouvernement pourrait être à majorité féminine – et, ô joie, il le sera –, un journaliste de RTN me demande si, au vu de mon résultat, je serai le prochain homme fort du Conseil d’État. Drôle d’idée, qui relève au fond autant d’une affaire de genre que de la difficulté à faire entendre qu’un collège fonctionne d’autant mieux s’il se passe de coq. D’abeille reine aussi d’ailleurs.

Faire campagne
Douze heures du fromage, matches de basket et de hockey, stands, débats, distributions de croissants et de soupe : la campagne, menée avec la très chouette équipe de la Gauche unie, nous a fait voir du monde et du pays. Elle nous a aussi fait voir tout court, en vrai et sur les réseaux digitaux. Tu y es très actif, m’a indiqué un utilisateur, que j’ai contredit (je n’ai de compte sur aucun d’entre eux), remerciant au passage mes colistières, l’équipe de campagne et les partis pour m’y avoir fait exister. Difficile de faire mieux en termes de virtualité.

Gauche power
Des parents belges, en visite, partagent leur étonnement de voir le Canton de Neuchâtel plébisciter nettement les deux socialistes du gouvernement, alors que tant de régions du monde s’autocratisent et s’extrémisent. Les raisons, au-delà du poids des villes et des dynamiques qui les portent ? L’importance de la culture, de l’éducation, de l’histoire et de ses leçons dans un canton à la population plus fragile que d’autres. L’effet d’une longue tradition d’intégration et de consolidation de la cohésion sociale. La reconnaissance, aussi, du travail effectué, par nous (espérons-le) et par nos prédécesseurs, avec une pensée émue pour Matteo, qui n’aura pas pu assister à cette journée historique.

Nuance
En prélude aux élections, Forum consacre plusieurs débats à celle du Conseil d’État. On a connu le service public en meilleure forme. Pour preuve, le crédit porté – pour me présenter – aux paroles du président de l’UDC neuchâteloise, qui laissait entendre qu’à vouloir plaire à tout le monde, on finit par ne plaire à personne. Peu importe la prédiction erronée ; ce qui chagrine ici, c’est le relais donné à cette dangereuse idée que le compromis et, avec lui, la nuance seraient signes de racolage et de facilité. Du physicien Étienne Klein à l’essayiste Jean Birnbaum, plusieurs penseurs ont rappelé ces dernières années à quel point il s’agit là d’une valeur essentielle : « Dans le brouhaha des évidences, note le second, il n’y a pas plus radical que la nuance »[1]. Dont acte.

Rêve et réalité
L’Interlope, où fidèles à nos habitudes nous avons tenu notre stamm, avait plus qu’un air printanier le jour des élections et la commune de Val-de-Travers était là pour nous rappeler que le printemps n’arrive jamais d’un seul coup. Les résultats des villes tombés, et malgré l’évidence que rien ne bougerait plus, il a fallu attendre patiemment le verdict final pour que, dans une ambiance de fête et en magnifique compagnie, nous montions au Château. Autrement dit, pour Florence et moi, que nous retournions comme d’habitude sourire aux lèvres au boulot. 

[1] Jean Birnbaum, Le Courage de la nuance, éd. du Seuil, 2021. Un essai « né de cette sensation d’asphyxie qu’Albert Camus formulait ainsi : ' Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison '. »