Le peuple suisse a dit OUI ! à la loi sur l’approvisionnement électrique et souhaite atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Dans le canton de Neuchâtel, le Plan climat vise cette neutralité d’ici 2040. Pour y arriver, la production d’électricité solaire est sans conteste un élément essentiel.
L’initiative « Pour un approvisionnement sûr en énergies renouvelables » lancée par les Vert-e-s et soutenue par le PS et la JS veut renforcer le tournant énergétique. Elle demande que tous les toits et façades du bâti suisse qui s’y prêtent soient couverts de panneaux photovoltaïques. D’abord les nouveaux bâtiments puis, après 2050, le bâti préexistant. Les installations solaires doivent devenir la norme ; aujourd’hui,seul 10% du potentiel est exploité.
En plus d’être écologique, cette initiative est fondamentalement sociale ; une fois de plus, une gauche unie propose des solutions durables et nécessaires.
Tout le monde se souvient de l’hiver 2022-2023, où la menace d’un black-out a fait réagir le monde politique, puis de l’augmentation massive des prix de l’électricité, due notamment à la situation géopolitique du continent. À la même période, les bénéfices record des entreprises électriques défrayaient la chronique. Lors d’une interpellation au Grand Conseil, le groupe socialiste a rappelé que l’électricité est à considérer comme un bien commun et non comme la propriété des gros exploitants. C’est une question de justice sociale.
Or justement, le solaire, c’est peu polluant et, une fois l’installation en place, c’est gratuit. Cela permet de produire sur place l’électricité consommée et de limiter les pertes dues au transport. Plus encore, en devenant producteurs, en augmentant l’autoconsommation, on peut s’affranchir en partie des grands fournisseurs d’électricité – c’est bien là que le bât blesse.
Une production décentralisée redistribue les ressources en évitant leur concentration dans les mains de grands groupes, suisses ou étrangers – contrairement à la logique néolibérale qui régit le marché aujourd’hui. Et on observe aussi la crainte des propriétaires qui pourraient être obligés d’investir dans des installations coûteuses sans que cela leur rapporte d’avantage. La peur c’est les coûts.
Pourtant, le solaire est largement plébiscité par la population, qui a en la matière une longueur d’avance sur les politiques. Le solaire, c’est meilleur pour la planète, cela permet de réduire notre empreinte carbone, c’est avantageux pour notre autonomie et c’est bon pour le portemonnaie.
Bien sûr, il ne sert à rien d’être uniquement idéaliste. Des questions devront trouver réponses. Notamment le dimensionnement des câbles et les coûts correspondants, le manque à gagner des groupes électriques et la manière de réinventer leur modèle d’affaires, la fabrication des panneaux au vu des difficultés de l’entreprise bernoise de photovoltaïque, la problématique croissante du manque de monteurs électriciens. Et aussi la gestion des métaux comme le cuivre, l’extraction minière et plus largement la gestion des ressources et leur recyclage pour créer une boucle vertueuse. Enfin, il s’agit d’éviter une dépendance d’une nouvelle forme, non plus envers les énergies fossiles, mais envers la fabrication bon marché et à l’éthique discutable de certains pays leaders actuels du photovoltaïque.
Oui, il y a beaucoup de défis à relever de manière écologique et sociale. Mais l’initiative solaire donne un signal clair : nous voulons des énergies renouvelables !