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La circonscription unique, une fusion différente

Les élections cantonales s’approchent rapidement, avec leur lot d’incertitudes mais aussi de légitimes espérances. Ce scrutin s’annonce forcément différent par l’introduction de la circonscription unique, qui rend encore plus difficiles les prévisions électorales. 

Créés après la Révolution de 1848, les districts, bien plus nombreux à l’origine, ont perdu leur sens, leur lisibilité, particulièrement sur le Littoral et dans les Montagnes. La mise en place par le Conseil d’État d’une stratégie de développement et d’innovation fondée sur le slogan « Un canton, un espace » rendait inéluctable l’abolition de ces entités. 

La disparition des six districts, anciennes circonscriptions électorales pour l’élection au Grand Conseil, modifie profondément le scrutin du 18 avril 2021. Elle enlève du poids à la proximité des candidats avec leur bassin électoral, souvent lieu de vie et de travail. Par contre, elle donne plus d’impact aux valeurs et aux propositions que porte le Parti socialiste pour le canton de Neuchâtel et ses habitants. Cela ne signifie en rien que les problématiques régionales sont gommées, au contraire, mais elles s’intègrent dans des espaces bien plus cohérents – les quatre régions – définis par les réalités économiques et sociales de chacun. 

L’introduction de la circonscription unique s’accompagne d’autres mesures. Tout d’abord, le nombre des députés est réduit de 115 à 100, ce qui donne encore plus de poids à chaque voix afin de conserver une majorité de Gauche au Parlement. De plus, le poids électoral, en termes de suffrages, pour chaque siège sera identique, en fonction du total des suffrages exprimés dans le canton. 

Les deux autres nouveautés peuvent modifier sensiblement la physionomie de la législature à venir. En effet, la suppression des apparentements, compensée par un quorum abaissé à 3 %, bouleverse les stratégies habituelles. C’en est fini de l’apparentement général de la Gauche face à une Droite désunie. Dès 2021, chaque formation se retrouve seule face à l’électeur. Plus de calculs, seulement des résultats indiquant, sans faux-semblant, la cote des uns et des autres partis.

La circonscription unique peut donner plus de visibilité au Parti socialiste : bien implanté sur l’ensemble du territoire cantonal, il peut ainsi bénéficier de sa présence locale pour mieux convaincre. Néanmoins, il n’est pas le seul dans cette situation. Par ailleurs, certaines formations, plus petites et seulement implantées dans certains des anciens districts, verront la totalité de leurs suffrages comptés. L’on peut effectivement estimer que le quorum à 3 % est une quasi-garantie pour toutes les formations d’être directement représentées au législatif cantonal. Il en est donc fini de bénéficier indirectement d’une partie des voix d’un parti peu fréquentable qui ne franchissait pas l’obstacle du quorum à 10 % dans l’un ou l’autre des districts.

À n’en pas douter, le prochain scrutin cantonal représente une équation à plusieurs inconnues pour le Parti socialiste comme pour les autres formations de l’échiquier neuchâtelois. La circonscription unique ouvre sans doute plus de perspectives à l’ensemble des candidats car les « rentes de situation » des sortants s’amenuisent significativement. Cependant, une chose demeure, malgré les changements et les restrictions du moment : l’obligation et le plaisir de mener campagne pour que nos idées de justice, de solidarité et de développement durable rassemblent une majorité de sièges au sein du Grand Conseil de demain.

La circonscription unique, une fusion différente

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