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La gauche doit s'intéresser à la conduite financière de l'État

Le sentiment domine souvent à gauche que les réformes fiscales nuisent à l’État et que la maîtrise des finances est synonyme de programmes d’austérité. Ces dernières années ont pourtant permis de construire un socle solide pour l’action de l’État et en faveur de la cohésion et de la prospérité de notre canton. Rapide survol.  

En 2021, les familles monoparentales (et les couples mariés) profiteront d’un nouvel abaissement de plus de 22 % de l’impôt si elles ont un revenu imposable de 20 000 francs, de près de 11 % si elles déclarent un revenu de 40 000 fr. et de l’ordre de 3 % si elles sont imposées sur un revenu de 80 000 ou 120 000 fr. (réduction du taux de « splitting »).

Cette mesure met un point final à une réforme qui a revu l’ensemble du barème et relevé le seuil d’imposition de 5000 à 7500 fr., avec un effet de baisse marqué pour les revenus les plus faibles (moins 5 à 7 % entre 20 000 et 60 000 fr.), moindre pour les plus élevés (moins 3 à 4 % pour les revenus dépassant 100 000 fr.). 

Une plus grande équité et une plus grande transparence (fin des régimes spéciaux) ont aussi été introduites dans l’imposition des sociétés, tout en maintenant des conditions favorables à l’emploi, singulièrement à l’emploi industriel (allégements en faveur de la recherche et développement).

Certains se sont naturellement inquiétés de voir ces réformes affaiblir l’État. Or une attention particulière a été portée à préserver les ressources des collectivités publiques, qui ont même été consolidées puisqu’une part repose désormais sur des bases moins volatiles. Environ 28 millions de francs par an ne sont par exemple plus tirés de l’impôt direct mais perçus auprès des propriétaires en fonction de la valeur de leurs immeubles de placement ; immeubles qui ne peuvent pas quitter le canton s’ils jugent la fiscalité trop lourde et dont la valeur ne varie pas en cas de crise.

Une réflexion identique a été conduite avec le « contrat-formation », qui prévoit notamment que près de 40 millions par an sont désormais prélevés sur la masse salariale, relativement stable, plutôt que sur le bénéfice des entreprises, bien plus volatile. Un mécanisme de redistribution partielle introduit une forte incitation à créer des places d’apprentissage, favorisant une meilleure insertion des jeunes sur le marché du travail.

La révision de la fiscalité s’inscrit dans une réforme plus large du régime financier de l’État. La loi impose dorénavant non plus un maximum mais un minimum pour l’investissement que l’État doit engager dans la modernisation de ses infrastructures. Dans de nombreux domaines, des ressources croissantes ont été consacrées aux logiques de prévention. La solidité retrouvée des finances et les amortisseurs conjoncturels de plus de 200 millions de francs aussi introduits en 2019 ont grandement contribué à la confiance et à la capacité de réaction de l’État face à la crise que nous traversons. 

Quant aux mécanismes de la péréquation financière, traduction par excellence de la solidarité qui prévaut dans le canton, ils ont été entièrement revus et font de Neuchâtel l’un des cantons du pays aux disparités les plus faibles.

Moderniser la fiscalité sans alimenter la compétition intercantonale, réformer la législation financière et la péréquation, voilà qui confirme la conduite des finances publiques comme un outil essentiel pour inspirer confiance dans les institutions, favoriser la prospérité, rassembler, protéger et offrir une perspective d’avenir à chacune et chacun.

La gauche doit s'intéresser à la conduite financière de l'État

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