Parti Socialiste Neuchâtelois

Dragan Bunic, homme engagé, fut l’un des artisans de la fusion de La Grande Béroche. Politicien local, juriste de formation et auteur de plusieurs ouvrages, Dragan a été rattrapé par la maladie. Il est décédé le 29 octobre à l’âge de 71 ans. 

Dragan Bunic est né à Kotor Varos, issu d’un couple de petits paysans. Il est d’abord électricien, comptable, puis greffier et juge d’instruction du tribunal de Novi Sad. Quand la guerre commence dans sa patrie, il est menacé de mort et trouve refuge en Suisse. « La Suisse m’a sauvé de la guerre », raconte Dragan Bunic, qui une fois naturalisé suisse n’a pas souhaité demander la double nationalité. « Je suis un peu dégoûté par cette guerre. Quand je retourne voir mes frères, ce n’est plus la même chose. Les gens, les rapports humains ont changé. Le conflit a divisé la population, les criminels ont bafoué la démocratie, ils ont détruit ce que nous avions construit. Je souhaite à ce pays de bien se comporter, d’avancer. » Dragan Bunic, de statut de réfugié politique, se fait naturaliser en Suisse, en 1999. Il épouse ensuite la Gruyérienne Monique Barros. Le couple s’installe à Saint-Aubin-Sauges où il vit entouré de ses nouveaux amis bérochaux.

Son engagement politique

 Socialiste engagé, Dragan a milité toute sa vie pour la défense des droits de l’homme. Il a d’ailleurs écrit un ouvrage sur « la justice pénale internationale » publié en 2003 aux éditions de la Béroche. En 2010, il publique « Criminalistique économique ». Suit « Fédération mondiale », en 2018, où l’auteur propose la mise en place, dans le cadre de l’ONU, d’un gouvernement mondial, un monde qui vivrait dans la paix. Son dernier ouvrage, « L’Affaire de Daniel Bovek », est un roman qui se passe en Bosnie centrale, sa patrie d’origine où Dragan a exorcisé les démons de la guerre civile qui a ravagé sa patrie et où il raconte son arrivée en Suisse et les différents métiers qu’il a pratiqués[1]. 

Élu au Conseil général de Saint-Aubin-Sauges, il devient par la suite conseiller communal. Avec son ami Jean Fehlbaum, il sera l’un des acteurs de la fusion des communes de la Béroche et de Bevaix. Pour ce faire, il a eu l’idée de créer un mouvement citoyen – l’Association de citoyens de la Béroche – pour mobiliser la population à demander un vote en faveur de la fusion qui deviendra effective en 2018. Élu conseiller général de La Grande Béroche, il mettra à disposition ses compétences de juriste pour l’élaboration des différents règlements de la nouvelle commune. Il écrira avec son ami Jean Fehlbaum un ouvrage intitulé « Fusions bérochales » en 2019 ; celui-ci sera largement distribué auprès des élus et des visiteurs de La Grande Béroche.

Son engagement professionnel

De formation de base d’électricien, Dragan Bunic se forme ensuite dans le domaine du droit en Bosnie Herzégovine. Puis en Suisse, il obtient un doctorat en droit de l’Université de Neuchâtel sous la direction du professeur Pascal Mahon. Au niveau professionnel, Dragan a ainsi pu mettre en pratique ses compétences de juriste aux services des tutelles et des migrations du canton. Il a également fonctionné comme interprète auprès des tribunaux. Atteint fortement dans sa santé depuis plusieurs années, Dragan Bunic a été soutenu par sa femme Monique durant ses nombreux traitements pour lutter contre le cancer. Dragan, de caractère jovial et convivial avec tout le monde, a été un battant. Il a lutté jusqu’au bout dans son amour de la vie mais la mort l’a finalement rattrapé en ce début d’automne. Tous nos messages de sympathie s'adressent à sa femme et à sa famille

[1] Un article sur cet ouvrage a été publié dans l’édition de « Littoral Région » du 29 septembre dernier.