YES
Article du point
Le pouvoir d’achat : à quel prix ?

Notre initiative demandant de plafonner les primes LAMal à 10 % du revenu des ménages façonne le paysage politique neuchâtelois de ce début de législature. Elle a suscité une vague d’initiatives opportunistes de la droite. C’est donc d’elle que découle le rapport « Pouvoir d’achat » du Conseil d’État. 

Ce rôle politique central joue en notre faveur : confirmés comme le parti du pouvoir d’achat des classes moyenne et populaire, nous avons remporté une victoire aux élections cantonales. À l’inverse, les initiatives bourgeoises, surgies de terre comme des mauvaises herbes tenaces ou des zombies peu avenants, mettent le canton en danger. Cumulées – l’une d’elles prévoit une baisse d’impôts de 10 % – elles coûteraient plus de 150 millions par année aux collectivités publiques, dont 110 millions pour le Canton, l’équivalent des subventions au RHNe et à transN.

Pour défendre notre initiative et face à ce danger, un plan de négociation s’impose. En voici les grandes lignes, à affiner avec le groupe et le Congrès.

1. Refuser une base de négociation biaisée

L’initiative demandant une diminution d’impôts de 10 % ne fait pas partie du rapport du Conseil d’État.

Il serait inimaginable de négocier un compromis pour devoir ensuite tout reprendre autour d’une initiative d’où il n’y a rien de positif à retirer. Nous ne pouvons nous asseoir à la table des négociations que si chaque parti débute la partie avec toutes ses cartes en mains.

L’intégration de l’initiative « Moins d’impôts » au paquet « Pouvoir d’achat » est un prérequis à l’ouverture des négociations.

2. Quel pouvoir d’achat ?

Améliorer le pouvoir d’achat : une phrase séduisante… Quelle réalité se cache là-derrière ? L’inflation, la hausse des loyers, de l’énergie et des primes étranglent une grande partie de la population, tandis qu’une minorité privilégiée traverse les crises sans en souffrir, voire en tire profit.

Nous refusons que des allégements fiscaux soient présentés comme des solutions à la perte de pouvoir d’achat alors qu’ils profiteraient surtout aux plus riches – ceux qui ne savent pas ce que c’est de renoncer à des soins ou à une formation pour des raisons financières.

Notre priorité est de soutenir un projet qui concentre les moyens sur les classes populaire et moyenne – la majorité de la population.

3. Le service public : terreau de l’égalité des chances

Le résultat final des discussions coûtera des dizaines de millions au Canton. Sans nouveaux revenus, ces pertes de recettes pourraient, à terme, impacter le service public.

Ce dernier est pourtant l’outil le plus efficace pour l’égalité, bien plus que de simples distributions de deniers. Chaque franc investi dans les écoles, la santé, le parascolaire ou la culture déploie largement plus d’effets sociaux que s’il était remis dans une politique de l’arrosoir.

Il faudra chercher de nouvelles sources de financement. 

4. En conclusion : une étroite ligne de crête

Au regard de nos marges de négociation, la tâche sera ardue ! Seule la recherche de nouvelles pistes nous permettra de trouver une voie.

D’abord, l’automaticité des prestations sociales. Chère à la Gauche Unie, aidant celles et ceux qui en ont le plus besoin, d’un coût limité, cette mesure ciblée pourrait figurer dans le paquet.

Finalement, ne l’oublions pas, notre initiative aurait de très fortes chances d’être acceptée en votation. Je fais pleinement confiance à la majorité populaire pour comprendre que l’initiative PS lui sera infiniment plus favorable que les subventions de la droite aux plus riches.

Le pouvoir d’achat : à quel prix ?

NOUS UTILISONS DES COOKIES

En poursuivant votre navigation sur notre site vous consentez à l’utilisation de cookies. Les cookies nous permettent d'analyser le trafic et d’affiner les contenus mis à votre disposition sur nos supports numériques.