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Les villes rouges sont vertes

Il y a quelques années, j’ai séjourné en famille à Zurich, ville de Zwingli devenue cité de notre camarade Corine Mauch. Nous avons loué des vélos pour aller de Zurich West à la Rote Fabrick, nous nous sommes promenés sur le cheminement créé sur l’ancienne voie de chemin de fer longeant la Limmat en amont de la Platzspitz en direction du parc Josephwiese, nous avons flâné au bord du lac jusqu’au Zurichhorn en passant par le Pavillon Le Corbusier, nous avons sillonné les zones piétonnes en ouest de la Limmat autour du Lindenhof et de la Sankt Peter Kirche, en est jusqu’au Kunsthaus.

De retour à La Chaux-de-Fonds, sur la place de la Gare, ma benjamine – elle avait 8 ou 9 ans – me dit : « Papa, ce qui est bien avec Zurich, c’est que c’est une petite ville tranquille. » Elle avait raison.

Zurich est une ville rouge et verte. Appuyé par le groupe socialiste du Conseil général et entouré de services communaux aux compétences remarquables, je souhaite qu’il en soit bientôt de même de La Chaux-de-Fonds. Le travail est conséquent vu le retard pris ces 20 à 30 dernières années. Il s’explique par le rapport particulier à la voiture observé dans les régions éloignées des grands axes, par la topographie et le climat, par la conception fonctionnelle d’une ville longtemps considérée avant tout comme industrielle et industrieuse.

Il faut à la Métropole horlogère une révolution urbaine, une mue en profondeur vers un urbanisme moderne et durable visant l’attractivité et la qualité de vie pour tous, familles, visiteurs, jeunes, aînés, travailleurs, flâneurs, habitants, usagers des commerces, bien portants, personnes à mobilité réduite...

Les urbanistes de qui j’ai sollicité un regard sans concession relèvent les mêmes qualités, les mêmes défauts. D’un côté, la densification, la limite très nette entre grands paysages et bâti ; la structure particulière du plan Junod (espace, jardins, ensoleillement, perspectives) ; les grands parcs (Crêtets, Gallet, Musées, Ouest, Bois du Petit-Château) à l’arborisation luxuriante. De l’autre, la présence suffocante de la voiture, le manque d’espaces réservés aux piétons, des voiries trop minéralisées.

Le constat est posé, le modèle identifié : Zurich. Évidemment, l’échelle diffère, les principes d’une urbanisation de qualité sont identiques. Depuis plusieurs années, la métamorphose est lancée. Vous avez vu requalifiés le Passage du Centre, les rues du Docteur-Coullery, du Casino, de Pouillerel, du Midi, du Cygne, de l’Avenir, du Commerce, du 1er-Mars, du Coq ; transformés la Place de la Gare et le Replat du Dahu devant le Bois du Petit-Château. Demain émergeront un espace piétonnier sur la Place du Marché et alentour, une balade arborisée sur un Grand-Pont tout neuf, une avenue Léopold-Robert ayant pour priorité les piétons, les cycles, les transports publics et l’arborisation.

D’ici quelques années, le climat en ville aura changé en profondeur. Cela aura été réalisé dans un dialogue exigeant, empreint de fortes résistances au changement. Les commissions compétentes, les groupes d’intérêt, les commerçants, les riverains et parfois, via des démarches participatives, l’entier de la population auront été consultés. Une vision moderne de la ville aura été mise en œuvre. Si celle-ci n’est pas que socialiste, cette conception des espaces publics marquée par un bien vivre au profit de tous, générant du lien social, favorisant l’intégration et la mixité et inscrite dans les nécessités écologiques de notre temps répond à nos valeurs. Oui, les villes rouges sont vertes.

Les villes rouges sont vertes

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