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Ma Suisse en 2030 par Martine Docourt

J’aurais pu me laisser aller à vous écrire ces quelques lignes en présentant dans quel pays idéal j’aimerais vivre dans sept ans. Ceci aurait pu s’apparenter à une liste au Père Noël, mais j’ai décidé de ne pas me lancer dans cet exercice. Non que je sois résignée par rapport aux thématiques qui me tiennent à cœur telles que la transition écologique, l’égalité, des conditions de travail qui permettent de vivre dignement ou encore une amélioration de la prévoyance pour toutes et tous, mais tout simplement parce que mes diverses expériences en politique depuis plus de 15 ans – et avec les majorités que nous connaissons – m’ont appris que parvenir à une société telle que je la voudrais prendra bien plus de temps. Parce que nous devons encore trop souvent prouver qu’il y a urgence, urgence d’agir sur ces questions, et que notre énergie doit aussi être employée à résister aux diverses tentatives de démanteler nos acquis sociaux. J’ai donc décidé de vous faire part de ce que je ne voudrais plus en 2030.

Je ne voudrais plus d’une politique climatique faiblarde qui fait simplement le jeu des grandes entreprises et qui ne profite pas à toutes et tous. Je ne voudrais plus devoir regarder un État frileux qui ne prend pas ses responsabilités face à la crise écologique ni que cette dernière soit encore et toujours remise en question.

Je ne voudrais plus que les mouvements féministes aient à se battre contre des retours en arrière à propos de l’égalité. Ni entendre que les violences faites aux femmes ne sont toujours pas considérées comme un fléau dû au patriarcat, ni que la conciliation entre vie privée et vie professionnelle est une affaire privée, ni le moindre doute sur le fait que les femmes gagnent moins que les hommes, ni que leur travail, rémunéré ou pas, aurait moins de valeur.

Je ne voudrais pas non plus entendre qu’il est impossible d’augmenter les salaires des travailleuses et des travailleurs en période d’inflation alors que les revenus des dirigeants seraient toujours au plus haut, ou que le stress au travail n’est pas problématique et que les maladies qui en découlent ne doivent pas être assumées par les employeurs. Je ne voudrais plus entendre que les gains de productivité n’ont pas à être redistribués à celles et ceux qui les réalisent. Je ne voudrais plus d’un système de prévoyance qui précarise les travailleuses et les travailleurs à leur retraite.

Finalement, je ne voudrais plus devoir lire que l’on s’attaque encore aux personnes issues de la migration, les accusant d’être responsables de tous les maux, alors que ces maux découlent de l’inaction politique de leurs accusateurs, qui ne font rien face aux crises sociale, écologique et humaine que nous traversons.

Alors, peut-être que ma liste de ce que je ne voudrais plus en 2030 s’apparente tout de même à une liste au Père Noël, mais c’est toutefois avec ces convictions que je m’engage dans cette campagne-ci, en prenant parti pour une Suisse solidaire le 22 octobre 2023 et, je l’espère, en 2030.

Ma Suisse en 2030 par Martine Docourt

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