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Santé : des réponses à des besoins croissants

Encourager davantage la formation en soins infirmiers et soutenir la création de nouveaux EMS : lors de la session de juin, le Grand Conseil a validé, à l’unanimité, deux rapports qui illustrent plusieurs défis à relever par les collectivités publiques dans le domaine de la santé. Et qui, tous deux, avaient été portés par Laurent jusqu’à leur adoption par le Conseil d’État.

Former davantage d’infirmier∙ère∙s

À la suite de l’acceptation en votation populaire de l’initiative fédérale Pour des soins infirmiers forts, la Confédération a opté pour une mise en œuvre en deux phases, à déployer par les cantons. La première est qualifiée d’offensive de formation. Elle a pour but d’augmenter le nombre de praticien∙nes en soins infirmiers, notamment par l’obligation faite aux institutions de former, contre rétribution. À cet effet, le Grand Conseil a adopté une loi d’exécution et un crédit d’engagement de 21,1 millions de francs pour la période 2024-2032, dont près de la moitié sera couverte par la Confédération.

Sans entrer ici davantage dans ce dossier (la phase 2, portant sur les conditions de travail, est en cours d’élaboration), il s’agit d’en souligner l’un des enjeux : celui de la pénurie de personnel, qui ira croissant, pas uniquement dans le domaine des soins infirmiers, ni, plus largement, de la santé. Dans son dernier rapport (2021) sur le personnel de santé en Suisse, l’Observatoire suisse de la santé esquissait plusieurs scénarios quant aux besoins en 2035 de personnel de soins et d’accompagnement. Tous secteurs confondus, le scénario moyen (dit « de référence ») tablait sur quelque 38 000 infirmier∙ères supplémentaires.

La mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers entend apporter une réponse à cet enjeu, du moins pour la catégorie de personnel concernée. À l’échelle du canton, ce sont 1 900 « nouveaux entrants » qui ont été estimés d’ici à 2032.

Construire de nouveaux EMS

Autre besoin, calculé à l’horizon 2035 celui-là : 900 lits supplémentaires en établissements médico-sociaux (EMS), afin de faire face au vieillissement de la population et d’offrir des conditions de vie dignes aux personnes qui ne pourront rester à domicile ou disposer de prestations intermédiaires. De manière à favoriser la construction de nouveaux EMS ainsi que la modernisation et le développement d’infrastructures existantes, le Grand Conseil a voté un crédit-cadre de 65 millions de francs destiné au cautionnement d’emprunts bancaires.

Ce rapport constitue une pierre supplémentaire à la planification médico-sociale (PMS), s’ajoutant – entre autres – à la construction d’appartements avec encadrement, à la création de foyers de jour ou encore à la constitution d’AROSS en établissement autonome de droit public. Le défi, on le sait, est de taille, avec, pour le canton de Neuchâtel, un nombre de personnes de plus de 65 ans qui, de près de 35 000 lors de l’étude, pourrait se monter à 53 000 en 2050 (statistique OFS de 2020).

Politiques publiques à aligner

S’il est heureux que le Grand Conseil ait voté ces crédits (le deuxième n’ayant pas d’impact direct sur le compte de fonctionnement de l’État, à l’exception du renforcement du service de la santé publique pour accompagner les propriétaires et exploitants d’EMS dans leurs projets), il convient de garder en tête que les ressources financières de l’État ne sont pas illimitées et doivent être allouées aussi efficacement que possible. En outre, si sur le papier, les objectifs peuvent être atteints, ceux-ci doivent se concrétiser sur le terrain, ce qui ne relève pas de la seule politique de santé publique, mais demande un alignement avec celles de la formation, de la réinsertion professionnelle, de l’emploi ou encore de l’aménagement du territoire. La santé est assurément un champ d’action complexe et passionnant.

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