Presque 25 ans après l’entrée en vigueur du principe du « pollueur-payeur » dans la Constitution suisse (art. 74 al. 2), la situation n’a pas avancé d’un iota. Pire, le camp bourgeois s’est approprié la lutte et se frotte les mains chaque matin en parlant de responsabilité individuelle pour résoudre une crise systémique. De vrais Robins des bois de la lutte écologique.
Les ultra-riches et la planète, un amour destructeur
Durant les deux dernières décennies, la fortune des plus riches a plus que doublé, au point où, aujourd’hui, le 1 % le plus riche de Suisse détient 45 % de la richesse totale. À titre de comparaison, les 50 % les moins riches en détiennent seulement 3,7 % et la tendance n’est vraiment pas à la réduction du gouffre. Pour couronner le tout, près de 80 % de la fortune des plus riches est héritée…
Évidemment, une telle augmentation des grandes fortunes ne se fait pas sans conséquence. Leurs revenus proviennent d’activités et d’investissements qui pillent les ressources planétaires. Toujours en respectant le même mot d’ordre : le profit avant tout. Ils et elles défendent bec et ongles leur bien-aimé capitalisme et visent une croissance infinie, alors que notre chère planète bleue, elle, est bel et bien finie.
À côté de cet éternel « je t’aime moi non plus », les conséquences se font bien ressentir. Les personnes les plus précarisées sont les plus touchées par la crise alors qu’elles polluent le moins. Les émissions de la population en général ont constamment diminué durant les 30 dernières années alors que celles des ultra-riches sont montées en flèche, ou plutôt en fusée.
Les politiques climatiques mises en place par la droite cherchent toujours à faire payer les individus pour une crise qui prend sa source dans le système économique, lui-même mis en place et maintenu par la minorité qui en bénéficie. La Jeunesse socialiste (JS) a décidé de mettre ces personnes devant leurs responsabilités.
La solution ? L’initiative pour l’avenir
L’initiative de la JS introduit un impôt de 50 % sur les héritages et donations dépassant une franchise de 50 millions de francs, le tout en prévoyant des mesures pour prévenir l’évasion fiscale.
C’est précisément grâce aux héritages, ces fameux 80 %, que les ultra-riches augmentent leur fortune de manière exponentielle et qu’ils et elles se permettent de polluer sans compter. Cela fait un peu rire jaune quand ils et elles parlent de « méritocratie » ou d’argent « durement gagné ».
L’argent récolté par cet impôt servira à la transformation écologique de notre économie : travail, services publics et logements. Ainsi, on pourra parler d’un financement socialement juste de la transition écologique. Une personne qui hérite de 70 millions devrait en payer 10 en guise d’impôt (50 % des 20 millions dépassant la franchise de 50 millions). Il lui resterait 60 millions, ce qui ferait toujours d’elle toujours une ultra-riche. L’initiative récolterait environ 6 milliards par année, bien plus que ce que la Suisse investit actuellement, mais bien moins que les 12,9 milliards de francs nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques de 2050 (d’après l’Association suisse des banquiers).
La situation pourrait prendre une autre saveur si, le 30 novembre, nous acceptons l’initiative pour l’avenir. Il est grand temps de faire passer les responsables à la caisse pour ne pas faire payer tout le prix aux travailleuses et travailleurs.